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Patrimoine de Villers-Semeuse
Patrimoine de lieux
L’Eglise Saint-Pierre
L’Eglise de Villers-Semeuse est contemporaine de l’Eglise Notre Dame de Mézières et de celle de Mohon. Rebâtie au XVème. siècle, elle est construite en pierres de Dom et d’une grande unité de style. Le portail de l’Eglise est une œuvre renaissance (1604) encadré par deux colonnes corinthiennes soutenant le fronton.
Au-dessus du portail, la municipalité de 1794 a fait sculpter le décret inspiré par Robespierre :
” Le peuple français reconnaît l’existence de l’Être suprême et l’immortalité de l’Âme. ”
Au XVIII et XIXème. siècles, des paysans ont gravé au couteau dans la pierre des marques de pèlerinage. De chaque côté du portail, deux niches accueillent deux Saints de pierre décapités.
Le château de Villers
Villers-Semeuse remonte au moins au XIIème siècle. Il en est question pour la première fois dans une Chartre de Septembre 1245 par laquelle Jean, Comte de Rethel, après avoir obtenu la succession de son père Hugues (troisième du nom), rend aveu au Roi de Navarre et Comte de Champagne Thibaut IV pour les fiefs qu’il tient de lui. Jean possédait en cette année, Mézières, le Château et ses dépendances, Villers, Warnécourt, Nouvion-sur-Meuse, Elaire et Poix, pour ne citer que les villages les plus rapprochés.
Il est probable que Jean de Torote, Lieutenant de Thibaut en Champagne, venant d’accorder la main de sa fille Marie au Comte, aura tenu ainsi à avantager son gendre. Jean ne vécu que 5 ans et sa femme Marie eut pour douaire la prévôté d’ Omont à 3 ou 4 lieues au sud du village. Dès lors, la terre de Villers reste aux mains des Comtes de Rethel, mais ressortissants au bailliage de Sainte-Ménéhould. Ils l’inféodèrent le 25 Mars 1316 lorsque Jehan de Saint-Marceau, écuyer, se qualifie de » Sires de Villers » et à ce titre, il rend aveu à Louis 1er., Comte de Rethel, pour sa maison de Villers, ses droits sur la Meuse, ses rentes sur les moulins de Mézières, les sauvements de Launois, les vinages de Mézières, une maison à Elaire et la moitié de la Grande Ayvelle.
A ce moment, on apprend l’existence d’une maison-forte à Villers, origine du Château actuellement détruit.
C’est dans ce vieux manoir féodal que fut enfermé en 1427 l’un des fidèles conseillers du Roi Charles VII, Jean Oudin de Verpel, 59ème abbé de Mouzon, qui avait encouru la colère du Duc de Bourgogne. Ce prince s’était emparé de l’autorité royale pendant la démence du Roi et cherchait à écarter tous les serviteurs dévoués de ce malheureux prince.
L’abbé Jean dut payer une forte rançon pour recouvrer sa liberté au bout de deux ans. Il assista au concile de Bale en 1431 et mourut peu après le 14 Août 1433. On lui donna pour successeur sur le trône abbatial de Mouzon, Thomas Cochin, qui était prieur de Saint-Julien au faubourg de Mézières.
En Décembre1316, Jean de Villers rendit également aveu à Renaud d’Acy pour quelques biens qu’il tenait de lui. Le 15 Août 1317, Jean de Villers consentit à faire au Château de Mézières le service de deux mois de garde qu’il devait au Comte de Rethel en son Château de Stonne. Cette forteresse n’était plus la propriété des Comtes; l’obligation de ce service avait d’abord été imposée en Avril 1251 au Chevalier de Faux en retour d’une rente de 10 livres sur les vinages de Mézières, mais Jean, qui avait épousé sa fille, dut accepter l’héritage de son beau-père avec toutes ses charges. L’avènement de Louis XI de Crécy au comté de Rethel, Jean de Villers dut rendre un nouvel aveu le 22 Novembre 1322 de tous ses droits et domaines, ils comprenaient une rente de deux muids de froment et autant de seigle sur les moulins de Mézières, sept muids d’avoine et trente poules sur les sauvements de Launois, le village de Villers, l’eau et la pêche de la Meuse devant Romery, la moitié de la Grande AyveIle venant de la succession paternelle et l’autre moitié de son oncle Jacquemin de Saint-Marceau. Jean vivait encore en 1325 selon Guy de Neuflize qui tenait de lui quelques terres en arrière-fief. Il est probable qu’il mourut peu après. La maison d’Acy conserva longtemps son domaine de Villers qui était de la mouvance de Mohon. En effet, en Janvier 1446, Raulin de Ville-Sur-Lumes en rendit le dénombrement au Duc de Bourgogne, comme ayant la garde d’Elisabeth de Gorlitz, Dame de Luxembourg à cause de leur Château d’Arlon.
Dès la création du chapitre de Mézières, l’Eglise de Villers lui fut donnée parmi les biens qui constituaient sa dotation selon la bulle confirmative de Grégoire VIII, datée du 15 Décembre 1187. Ce n’était alors qu’une humble chapelle de secours dépendant de Saint-Marceau, aussi les Seigneurs résidaient, en ce dernier village, dont ils portaient le nom. Les rôles furent changés, Villers devint paroisse en titre et les Chanoines possédaient le Four Banal, la dîme avec d’importantes propriétés. En 1717, la dîme de Villers-Semeuse avait rapporté 1130 livres au chapitre tandis qu’en 1730, elle était descendue à 1045. Le détail des propriétés des Chanoines, suivant la déclaration générale de leurs biens rendue vers 1680, leur domaine le plus considérable consistait en deux ou trois censes dites » des Suyants, des Chandeliers » etc … . Il existait sur le ban de Villers un bois appelé de ce nom mais qui a été défriché. D’autres communautés des environs possédaient en outre des biens sur la paroisse, tels que les Prémontrés de Charleville, les Annonciades de Mézières et les filles Séculières de la Providence à Charleville. La ville de Mézières elle-même possédait aussi quelques revenus, mais peu importants sur le territoire de Villers. Ils appartenaient en partie à l’Hôtel Dieu de la ville et aujourd’hui au Centre Hospitalier.
Le hameau de Villers est situé au centre du territoire de la commune, mais Semeuse se trouve plus au nord-ouest, sur le ruisselet de Laveau et de la Morture. Non loin de la Meuse, un chemin conduit du village à la rivière et aboutit à une vielle tour, aujourd’hui ruinée. Il y avait probablement en ce lieu un pont ou un bac pour communiquer avec Romery. Autrefois, le hameau de Semeuse possédait probablement une Eglise, bien que l’on en n’ ait pas de preuve historique, mise à part l’existence d’un Curé, car une sentence des Echevins de Mézières condamnait les laboureurs de Semeuse comme décimateurs du bien.
Le pré Le Duc, situé sur le ban de la paroisse, appartenait aux Chanoines et il en est fait plusieurs fois mention dans divers titres de leur domaine. La fabrique de la paroisse de Mézières possédait aussi deux cens sur le ban de Semeuse. Le plus ancien des Seigneurs de Semeuse connu est l’écuyer Jean qui en 1283 fonda dans la Collégiale de Mézières la Chapellerie de Saint-Jean l’Evangéliste en l’honneur de son Patron. Suivant le » Compte de Décimes » , les quatre Chapelles alors existantes valaient chacune douze livres parisis et il est probable que Jean de Semeuse avait établi sa fondation sur ce pied. On ne sait qui a donné au Chapitre le cens de Semeuse que les Chanoines possédaient déjà dès 1580 et qui paraît avoir été assez considérable, puisque outre les cens et surcens, le fermier livrait chaque année 234 cartels de froment et cent livres en argent pour les avoines.
Un autre Seigneur de Semeuse, nommé Bassignon, se montra généreux envers la ville de Mézières. Il fonda en 1407 la Messe du Jour dans l’Eglise paroissiale moyennant 1240 francs de France, de bon or et de juste poids, et de sept sous quatre deniers parisis, qui furent employés à fortifier la ville du côté de Saint-Julien. En retour, les habitants s’engagèrent à faire acquitter cette Messe suivant le désir des fondateurs. Quelques années après, Philippe de Bourgogne, Comte de Rethel, accorda par ses lettres de Décembre 1412 aux membres de la famille des Bassignon de Semeuse le pouvoir d’être faits Echevins de Mézières, Marguilliers de la Paroisse, Administrateurs de l’Hôtel-Dieu etc … . A la condition qu’ils soient justiciables de la juridiction échevinale et dans toute autre de celle du Bailli de Rethel.
Plus tard, les Hiéronymites du Mont Calvaire, près de Charleville, devinrent possesseurs d’un petit cens sur la paroisse qui passa ensuite aux Prémontrés du même lien. Lorsqu’ils leur furent substitués en 1678, ces derniers augmentèrent ce domaine en lui adjoignant quelques terres voisines.
Les Annonciades de Mézières y possédaient aussi un autre cens dit de « Chalandry » qu’elles avaient acheté à un médecin de Mouzon, au prix de onze cent livres. Enfin, les Filles de la Providence de Charleville et les Chanoinesses du Prieuré du Saint-Sépulcre y avaient également acquis des fonds de terre, dont le revenu était assez peu important. Quant aux biens de la fabrique de Saint-Pierre de Villers-Semeuse, le Curé du lieu avait celui de tirer le rapport du fer sur les bans de Mohon et des Ayvelles, que les terres de la Cure étaient exemptés de dîmes de temps immémorial, etc … .
En 1789, Monsieur Nonnon administrait la paroisse depuis 16 ans et elle payait 2615 livres 8 deniers d’imposition.
Au début du XVIIIème siècle, la Seigneurie de Villers appartenait à la famille de Conquérant, mais elle n’y demeura pas; en effet, lorsque vint la Révolution, elle était partagée entre Monsieur de Beffroy Du Breuil, qui habitait Charleville, et le Comte de Flavigny. Peu de temps auparavant, en Septembre 1753, on avait établi un camp sur la paroisse, entre Mohon et Villers, où l’on réunit les régiments du département de Champagne sous les ordres du Marquis de Brèze. Cet officier supérieur vint se loger, avec son état-major, au Château, qui fut réparé pour le recevoir. Les manoeuvres militaires durèrent quelques semaines, après quoi le camp fut levé.
Le Château a été reconstruit il y a trois siècles. En 1790, il appartenait au Comte Charles de Flavigny, Maréchal de camp, qui demeurait à Charmes près de La Fère dans l’Aisne. Il fut confisqué comme propriété d’émigré et devait être détruit comme les autres forteresses féodales, en vertu du décret de la convention du 1er. Février 1794. Cependant, sur l’avis d’Harmois, Adjoint au camp du Génie, les administrateurs du district de Libreville (Charleville) consentirent à ce qu’il fut épargné pour le service de l’Etat. Grâce à cette décision, il fut conservé.
Le fort des Ayvelles
Cette défense construite il y a plus de cent ans se compose de deux parties :
– Le fort proprement dit, de forme carrée, bâti en 1876
– La batterie, distante de 500 mètres, érigée en 1878.
Le but de ce fort était de garder les vallées de la Meuse et de la Vence, de surveiller les routes et les voies ferrées. L’ouvrage disposait donc à cette époque des dernières innovations : douves profondes, chemins de ronde, casernements enterrés, caponnières.
Le 15 août 1879, une plaque a été apposée à l’entrée :
« Puissent ceux qui découvriront cette inscription retrouver encore Français, le sol sur lequel le fort a été bâti pour arrêter une nouvelle invasion des Allemands.
Le Capitaine du génie, L. BOULANGER. »
Vingt ans plus tard, le fort écrit une nouvelle page de son histoire. En raison de l’apparition de l’obus explosif pouvant briser toutes les murailles, le fort fut déclassé. Dès lors, il devenait inutile pour la bataille.
En août 1914, le fort abritait une Compagnie du 45ème. Régiment d’Infanterie Territoriale et 300 Artilleurs territoriaux, soit environ 1200 hommes commandés par le Chef de Bataillon LEVY-ALVARES !
Le 25 août 1914, cet officier, qui connaissait les faiblesses de sa forteresse, donnait l’ordre de détruire les pièces d’artillerie et de rendre les vivres et les munitions inutilisables. Le fort fut abandonné.
Le 26 août, il se rendit au Quartier Général installé à CHEMERY pour rendre compte de la situation à ses supérieurs. Ceux-ci l’invitèrent à regagner le fort avec ses hommes. En fin d’après-midi, lorsqu’ils approchèrent de l’ouvrage, les obus allemands éclataient aux alentours.
Que se passa-t-il alors ? Les Allemands retrouveront le Commandant du fort mort d’une balle dans la tête. Personne ne saura jamais s’il s’est suicidé ou a été tué par un de ses hommes révolté par son attitude.
Effacés par le temps, ces évènements ont été oubliés.
Par contre, tous les habitants de VILLERS-SEMEUSE ont encore en mémoire certains faits de la Seconde Guerre Mondiale.
Dans les douves, les Allemands ont exécuté des Patriotes. Une stèle érigée à l’entrée principale en rappelle aujourd’hui le souvenir.
Pour plus d’information, rendez-vous sur le site officiel du Fort des Ayvelles !
Patrimoine de personnalités
Roger Marche
Roger Marche est un enfant du pays, né à Villers-Semeuse le 5 mars 1924 au 23 de la rue du Onze Novembre et surnommé » le Sanglier des Ardennes « , il partage sa passion du football avec le tenancier du Café des Sports » le père Flamion « .
Après la classe, il retrouve une bande de copains: il joue sous les couleurs du Football Club Mohonnais, puis à l’Association Sportive des Cheminots.
Sportif accompli et malgré son jeune âge, il s’octroie les titres de Champion des Ardennes et de Champagne du 400 m. plat et celui de Champion des Ardennes au lancer du poids.
En 1944, il signe au stade de Reims ou il est sacré Champion de France en 1949 et 1953 et remporte la Coupe de France en 1950… En 1947, il connaît sa première sélection en équipe de France. En 1954, il porte le maillot du Racing Club de Paris et participe à la Coupe du Monde en Suisse (1954) et en Suède (1958). Il sera capitaine à 38 reprises.
A l’occasion de sa 63ème. et dernière sélection, il marque son unique but sous le maillot tricolore : le plus beau couronnement de sa carrière internationale. Il signe en 1961 une licence amateur à l’Olympique de Charleville et termine sa fabuleuse carrière, par un retour aux sources, devenant joueur à l’Association Sportive de Mohon.
En 1965, Roger MARCHE est nommé Chevalier dans l’Ordre National du Mérite. Il accueille sa dernière sélection comme joueur de » l’équipe du siècle « , avec modestie mais aussi avec beaucoup de fierté.
Aujourd’hui le Stade Municipal de Villers-Semeuse porte son nom.
En juin 2018, M. Le Maire, Jérémy Dupuy, a commémoré le 20ème anniversaire de l’inauguration du Stade Roger Marche en présence de M. Sylvain Pergent, président du CAVS et des représentants du club, de la famille Marche, de Mme Else Joseph représentant Mme Bérangère Poletti et d’élus du conseil municipal.
Découvrez la vie retracée de Roger Marche :
Jules Leroux
Jules Leroux est un enfant originaire de Villers-Semeuse né le 13 décembre 1880.
Sa scolarité est brillante et en 1891, l’instituteur obtient que son élève ne soit pas, comme ses aînés, envoyé en apprentissage et qu’on lui confie. Après l’école de Villers-Semeuse, Jules Leroux fréquente le cours complémentaire à Mohon et entre à l’école Normale de Charleville en 1897.
Deux ans plus tard, il est nommé instituteur à Gespunsart, puis à Nouzonville. En 1903, il entre à l’Ecole Normale Supérieure de Saint-Cloud et devient professeur à l’Ecole Normale de DouaiI en 1907.
Peu après sa mobilisation, le 2 Août 1914, il sera blessé et soigné avant de retourner au front où il sera finalement porté disparu à Roclincourt (près d’Arras) en 1915.
Ses oeuvres les plus connus sont La Muse Noire, Une Fille de Rien, Léon Chatry instituteur, Le Pain et le Blé.
Plus beaucoup d’informations, rendez-vous sur le site internet de l’association culturelle et historique de notre commune qui est une référence : Cercle Historique Jules Leroux